Destin

C'est un lundi matin qu'elle a croisé ta route la première fois. Il n'en a pas fallu plus pour qu'elle se souvienne de ton visage. Vous avez fait connaissance, et le courant est passé. Elle te parlait spontanément même si vous ne vous connaissiez pas bien, toi tu l'écoutais, tu lui souriais. Elle aimait ta timidité, l'effet qu'elle te faisait en se confiant à toi de manière inattendue. Tu l'attirais. Peut-être t'attirait-elle également. Mais elle n'aimait pas les changements, elle n'aimait pas essayer. Alors elle s'est imaginé une relation, une vie avec toi. Au fur et à mesure que vous vous rapprochiez dans la vraie vie, votre relation évoluait dans son imaginaire. Dans la réalité, vous êtes devenus très proches, tu te confiais à ton tour à elle, et plus elle sentait que tu appréciais sa compagnie, plus elle appréciait la tienne. Elle aimait tes manies, ton rire, chacun de tes gestes, chacune de tes attentions faisait frissonner son être. Dans l'autre vie, vous étiez mariés, vous étiez parents, vous aviez gardé les mêmes amis et travailliez avec eux. Vous étiez heureux. Puis plus les jours passaient et plus votre relation réelle se développait. Mais dans son imaginaire elle avait fait le tour de votre histoire. Il n'y avait plus de nouveautés dans votre vie, plus de surprises, elle commençait à se lasser, elle n'aimait pas la routine.
Un jour, ton regard a trahi tes sentiments. Tu n'avais pourtant rien dit, rien fait, rien voulu laisser paraître car tu savais qu'elle n'aimait pas les changements et que votre relation devait rester comme elle l'était, amicale. Mais elle a tout lu dans tes yeux, les sentiments refoulés que tu avais pour elle, alors elle t'a regardé et elle t'a dit quelquechose que tu n'as jamais compris: "je suis désolée que ça n'ait pas marché entre nous".
Et elle a continué sa vie.

Et si...

... elle n'avait pas demandé mon mail avant de venir à Compiègne?
... je n'avais pas pris une chambre dans le même immeuble qu'eux?
... je n'avais pas choisi celle en face de la sienne?
... j'avais été acceptée en anglais plutôt qu'en allemand?
... le président du club n'avait pas collé une affiche pour la réunion?
... je n'avais pas eu td de maths le lundi matin?
... tp de maths le jeudi matin?

Est-ce qu'aujourd'hui j'aurais gardé les mêmes souvenirs? avec les mêmes personnes?

Parce que j'aimerais m'en souvenir

Ce n'est pas souvent que je prends le bus. Aujourd'hui je l'ai pris. En descendant je t'ai vu, on a remonté la rue ensemble. Tu m'as donné de tes nouvelles, je t'ai donné des miennes, on n'a pas tellement eu le temps de se voir avec cette pile de travail qui prend de la hauteur au fur et a mesure qu'elle devrait en perdre. Puis tu t'es retourné, tu t'es arrêté de parler, et tu m'as dit que quelqu'un nous suivait. Je me suis retournée, et mon sang s'est glacé. Je t'ai dit tout bas que je croisais souvent cet homme ces derniers jours. Je t'ai également confié que je recevais beaucoup d'appels anonymes ces derniers temps. Je savais que nos chemins se séparaient au bout de la rue, et que c'était moi qu'il continuerait de suivre. Je ne voulais pas qu'il sache ou j'habitais. Je t'ai dit que je continuais le chemin avec toi. Tu m'as proposé d'aller faire un tour au musée pour le semer. On a continué notre chemin et il a continué à nous suivre. On est arrivé au musée, et quand on est monté a l'étage, c'est devenu un théâtre. On était sur le balcon, debout au premier rang. Il n'y avait que quelques spectateurs arrivés a l'avance. On a regardé la scène et les gens s'installer, le théâtre était magnifique. Puis on s'est retourné et on l'a vu. Il était assis au premier rang, juste derrière nous. Il ne nous regardait pas. Je t'ai dit que je voulais partir. Tu m'as dit de me calmer, qu'il fallait le faire discrètement. Je ne pouvais pas me calmer. Puis mon portable a vibré: un appel amonyme. Tu as foncé sur lui et tu m'as dit qu'il venait de manipuler son portable. Tu as regardé le dernier appel qu'il a emis, il s'agissait bien de mon numéro. Tu as appelé la securité et ils l'ont éloigné de nous. Tu m'as dit que c'était fini et tu m'as prise dans tes bras. Je ne les ai jamais quittés.
Ma sieste de quinze minutes a finalement duré une heure et demie, entrecoupée de sonneries de reveil que je me suis empressée d'éteindre pour ne pas te laisser partir. Je ne sais pas pourquoi toi alors que l'on ne se connait pas si bien finalement. Je sais juste que j'ai envie de te remercier de tant de sollicitude, en cette période où le temps se fait rare et où je dois quand même donner dix fois plus d'attention que je n'en reçois.

Dites...

J'ai eu une semaine de quatre jours

Comment la France a de l'avenir

J'ai trouvé ça dans les commentaires du blog d'une amie, mais chut faut pas dire que je l'ai pris (vade retro google).

j'ai voté non parce que j'étais pas d'accord avec tout... genre ce qui nous attend pour les salaires, l'assurance maladie (pourquoi on prend pas le mieux de chacun au lieu de chercher le profit d'une minorité de gens?), et aussi parce que j'ai pas d'actions en bourses et donc aucune raison de dire oui. j'espère qu'on pourra faire une belle europe avec un peu plus d'égalité entre tous... [...après objections...] rien à faire de passer pour une conne. on me donne le droit de voter, je vote...

Si toi aussi t'as voté non, soit tu fais partie des 45% de français qui """"pensent"""" comme elle, c'est-à-dire qui répètent "assurance maladie" parce que ça fait bien sans connaitre le contenu de la constitution, qui parlent de "ne pas chercher le profit d'une minorité" et d'égalité en même temps, qui parlent de "prendre le mieux de chacun" alors que la constitution a repris 75% du "mieux" de la France faut pas me faire croire qu'ils ralent parce qu'ils en voulaient moins, qui parlent d'actions en bourses et pourquoi pas le débardeur de Britney Spears, et qui ont voté PARCE QU'ON LEUR A DEMANDE DE VOTER; soit tu fais partie des 5% de lepénistes et de facteuristes qui sont là que pour faire chier leur monde parce qu'ils iront jamais plus loin; soit tu fais partie des 5% restants, je ne doute pas une seconde que t'as voté avec ta tête et pas tes coudes, pour ton pays et pas pour ta gueule, contre le traité et pas contre le gouvernement, tu laisses un argument VALIDE dans les commentaires et peut-être que tu rentreras dans le livre des records.

Dans "comment la France a de l'avenir 2" découvrez comment Jacques Chirac donnerait sa vie pour sauver son pays.